dimanche 31 octobre 2010

Exposition : le montage

"Manger au néolithique"
Du 3 novembre au 4 décembre à L'Espace Dagron

L'Espace Dagron à Auneau
Voici un petit reportage sur le montage de l'exposition !!

Tout d'abord la vue générale de
l'Espace Dagron.
Il donne sur la place principale d'Auneau.

En-dessous, voici l'espace d'exposition,
et les membres de l'association qui commencent à oeuvrer ...

Nous avons d'abord posé une bâche plastique, de la moquette pour simuler un chemin, du grillage style "à poule"
pour créer du relief, de grands rouleaux de toile de jute ...



Les membres de l'association sont au travail





Cela commence à se remplir !

C'est un espace agréable, très clair, haut de plafond, d'une taille idéale pour l'exposition.
La salle commence à sentir bon, entre les odeurs de feuillage, de copeaux de bois ...


Un bien bel hôte !


Le témoin des temps anciens d'Auneau : un crâne d'auroch
Nos mannequins affichent de nouvelles peintures rituelles


Nous avons de beaux animaux naturalisés, mais ils ne sont pas encore tous là :
nous devons recevoir un chevreuil et un sanglier.


L'arrivée de "notre" tronc


 Le jeu des cris d'animaux a eu du succès, mais il n'est pas encore totalement au point


Les enfants qui étaient là ont d'ailleurs passé leur temps à le tester .....
 Heureusement, le son est plutôt bon et pas trop fort...





Pour conclure, je vous invite à venir !!

De nombreux panneaux complètent l'exposition, qui donne vraiment une ambiance sympa de sous bois dans la ville.

Et comme c'est une exposition sur la nourriture, vous pouvez même imaginer le pot au feu néolithique en train de cuire ...


On s'y croirait, les braises rougeoient !!
Pour avoir les dates et heures d'ouverture de l'exposition, cliquez ici !














vendredi 29 octobre 2010

"Manger au néolithique" du 3 nov au 4 déc 2010

L'association SAAHL , " le Jardin de la Préhistoire" présente une exposition à l'Espace Dagron sur le thème "Manger au néolithique" du 3 novembre au 4 décembre 2010.

Manger au néolithique, cela comporte les ressources alimentaires (animaux sauvages, domestiques, plantes sauvages et cultivées), les moyens de conserver la nourriture (séchage, salage, fumage), de la cuire (feu, poteries) : 
Tout un univers à découvrir à travers la vie d'un petit personnage vivant à l'époque néolithique, Ilargi, mais aussi des animaux sauvages ... naturalisés, de grands tableaux récapitulatifs, un thème consacré à la pêche, un autre aux cultures (épautre, amidonnier, lentilles..), un autre aux plantes sauvages ...
Plusieurs mannequins illustreront l'exposition. 
Ouf, je n'ai rien oublié ?
De mon côté j'ai réalisé une série de 16 cartes concernant les animaux sauvages et leurs symétriques sauvages, et, avec l'aide de plusieurs membres de l'association un jeu électronique avec les cris des animaux !!!

Plus de détails au prochain article ....

Une série de conférences accompagnera l'exposition, dont je donnerai les thèmes dès que j'en aurai connaissance !

Entrée libre

Jours d'ouverture de l'Espace Dagron

Lundi : 10h - 12h  & 15h - 17h 30
Mardi : 9h - 12h  & 14h - 18h
Mercredi : 10h - 12h & 14h - 18h
Jeudi : 9h - 12h  & 15h 18h
Vendredi : 10h - 12h 30 & 14h - 19h
Samedi : 10h - 12h 30  & 14h - 17h



Espace Dagron, 2-4 Place du marché, Auneau 28700
Tél : 02 37 91 90 90

mardi 26 octobre 2010

La Sépulture assise

La sépulture assise d'Auneau
La sépulture que j'appelle Sépulture assise est une des plus anciennes trouvées sur le site d'Auneau.

Elle a été mise à jour en 1990. Le corps avait été enterré en position assise dans une grande fosse comblée de pierres.
L'âge du défunt serait d'une vingtaine d'années, sa taille moyenne (vers les 1, 60 m) et il aurait été inhumé il y a environ 7500 ans, soit la période appelée mésolithique moyen.
Il n'y avait que très peu de "mobilier" : seules deux lames de silex taillées ont été retrouvées à proximité, dans les pierres qui recouvraient le corps.

Les sépultures "assises" sont très rares, on en trouve peut être moins d'une dizaine en Europe.
La sépulture à la coquille est magnifiquement présentée par un moulage et une mise en teintes, mais, pour cette sépulture, pourtant importante en tant que découverte de ce type
et pour cette période, nous ne pouvons présenter qu'une photo ...

J'ai demandé pourquoi un moulage n'avait pas été réalisé : en fait ce moulage était quasiment impossible, car trop d'éléments sont en hauteur et donc ne permettent pas d'utiliser la technique habituelle.
Il aurait fallut faire un moulage en plusieurs fois, un moulage du torse, puis du sol ?

Le problème est que n'ayant pas de support visuel, je ne peux pas facilement évoquer cette sépulture ..
 Je ne sais pas non plus ce qu'elle est devenue actuellement.


Sources : Revue Archéologique du Centre France - Année 1996 - Volume 35 pp : 83 - 96
Auteurs : J.P Dubois, Christian Verjux
Site : Persee.fr

dimanche 24 octobre 2010

La Sépulture à la coquille

La plus belle sépulture, au Jardin de la Préhistoire d'Auneau est celle que j'appelle
"à la coquille"
C'est une sépulture néolithique découverte en 1985 dont la particularité est d'avoir comme mobilier (objets que l'on place auprès des morts) une coquille St Jacques. Etant donné que cette sépulture se trouve à Auneau, en pleine Beauce, cela a de quoi surprendre !

Il y avait déjà à l'époque néolithique des échanges avec le bord de mer, qui se situe pourtant à 400 km minimum de nous ...
De plus, les coquilles St Jacques ne se trouvent pas sur n'importe quelle côte atlantique :
par exemple ce coquillage ne pourrait pas venir du Sud Loire car il n'y a pas ce type de coquillages ...
On trouve des coquilles en Sud Bretagne, (Concarneau, Brest) (Atlantique) mais la vraie zone de pêche de la "coquille' serait plutôt en Nord Bretagne (Baie de St Brieuc), ou en Normandie (Manche) !

Autour du corps se trouve un appareillage de grosses pierres qui délimitent la fosse.
Le mort, un homme d'environ 50 ans, a été enterré avec une coquille, mais aussi une lame de silex, juste au-dessus de la coquille et deux gros perçoirs en os situés à sa droite.


La sépulture "A la coquille" d'Auneau
On peut penser que c'était une personne importante, et la sépulture en est l'expression.

Contrairement à la sépulture archaïque, il n'est pas mort de mort violente
(au moins décelable !)
Sa position ressemble à celle des momies de l'Amérique du Sud : une position de type foetale.
(le nom officiel de la position mortuaire de type foetal est  le décubitus latéral)
On ne peut mettre un corps naturellement dans cette position : le corps a été maintenu à l'aide de bandelettes ou d'une sorte de sac cousu (dont il ne reste pas de traces) dans cette position.
Bien sûr, cette opération se fait "post mortem", après le relâchement de la rigidité cadavérique.

50 ans, était un âge avancé pour cette période :
il devait être considéré comme un sage, un ancien.

Notre homme est parti pour l'au-delà accompagné de ses objets précieux et du respect de ses semblables.

La photo que vous avez en haut est réellement celle du site de fouilles : mais il est impossible de garder une sépulture telle quelle une fois découverte.  Les os sont répertoriés, numérotés et rejoignent selon leur importance un musée ou une réserve archéologique.
On met de côté une pièce du squelette qui sera utilisée pour effectuer la datation au carbone 14, faite par un des rares laboratoires spécialisés dans la question.

Le seul moyen de conserver une trace durable de la découverte est de faire rapidement un moulage de la sépulture.

La sépulture à mouler est d'abord enduite de savon, pour la préserver, puis on va, au pinceau, couche après couche appliquer du latex. Il faut sans relâche l'enduire de latex pendant 48 h toutes les deux heures !!

C'est un travail "de romain"

Mais le résultat est là : regardez en dessous la magnifique reproduction de JL Sauvage, visible actuellement au Jardin. La mise en couleurs est superbe, et je vais ajouter, lâchement que cette mise en couleur ... met mieux en valeur la sépulture que les couleurs originales que vous avez sur la photographie au dessus !

La reproduction actuellement visible au Jardin de la sépulture à la coquille
Hé bien, je crois que je vous ai dit ... tout ce que je sais !!

Vous pourrez venir de nouveau au jardin à la "belle saison", je mettrai sur le Blog de Thodule les dates et les possibilités de visites à venir.


Sources : Revue Archéologique du Centre France - Année 1986 - Volume 25 pp : 102 - 103
Auteurs : J.P Dubois, Henri Dudais, Alain Villes
Site : Persee.fr

jeudi 21 octobre 2010

Une belle journée


Quand je suis arrivée ce matin, tout était recouvert d'une jolie gelée blanche ...
Le temps s'est réchauffé, et  on a eu une belle journée, douce et ensoleillée


Le Marais en octobre



C'est presque la fin de la saison : nous avons encore une école demain, des visiteurs dimanche et après les écoles sont prévues pour début avril.

J'aime bien la photo du Marais que j'ai prise aujourd'hui.
Les lumières hivernales sont plus rasantes et cela fait de belles lumières




Nous avons eu un atelier parures et un atelier poteries.


Voici des Vénus, des Totors et quelques variations inédites.

Merci les enfants !














mardi 19 octobre 2010

Poterie : Totor le Rouge

Connaissez-vous Totor le rouge ?

Totor le Rouge
 Totor le Rouge est une petite statuette dont je me sers comme modèle pour les enfants qui veulent faire du modelage à l'atelier de poterie néolithique. Devant le succès de Totor, que je sortais pour la première fois hier, je me suis dit qu'il nécessitait une petite explication

C'est une "copie" d'une statue menhir. Les statues menhir se trouvent dans le sud de la France (130 statues ont été trouvées dans la région du Rouergue). Le Musée Fenaille de la ville de Rodez y est consacré en grande partie. Elles sont taillées dans du grès ou du granit et mesurent de 1 m à 4,50 m selon les styles et les régions. On les trouve dans la nature, plantées en terre.
Il y a des statues féminines et des statues masculines :
les femmes ont des petites poitrines, des colliers, les hommes souvent une sorte de bandoulière, un couteau, parfois un arc et des flèches

Je viens d'avoir une explication à propos de ces statues menhir et de ce qu'elles représentent : ce seraient des déesses de la mort placées auprès des dolmens servant de sépultures collectives.
Le hommes seraient plus tardifs, un équivalent masculin, le dieu de la mort
Ces statues seraient les gardiennes des dolmens ...



L'original de Totor


On pense qu'elles datent de 3000 à 1500 ans avant JC, ce qui fait depuis la fin du néolithique jusqu'au début de l'âge des métaux

Totor le Rouge est donc une femme !! :DD


Statue menhir homme


Une autre femme



 Cette fois, j'avais essayé de sculpter le menhir dans une pierre calcaire.

C'est une femme, on voit ses colliers et sa poitrine

J'ai aussi modelé un homme, avec une femme de la même taille car je trouvais cela trop mignon, mais je ne les ai pas en photo :
je vais m'en occuper et les ajouter, promis !








J'ai amené les statuettes cuites pour la première fois hier à l'atelier poterie.
Les Vénus sans tête sont celles qui se rapprochent le plus de celles trouvées à Auneau, je les appèle donc les "Venus d'Auneau", mais elles ont eu beaucoup moins de succès que Totor !

Ces Vénus seraient en fait des représentations de la Déesse mère chasséenne

(Le Chasséen est une culture préhistorique du néolithique moyen s'étant développée entre environ - 4 200 et - 3 500. Le Chasséen tire son nom du site de Chassey le Camp en Saône et Loire où ces éléments ont été décrits pour la première fois)



Mes petits exemples en terre

Voici quelques photos durant l'atelier...


Un Totor en cours de création !

Désolée : Totor est flou ..

Une interprétation libre du Totor  :)))

Par contre, nous avons manqué de temps pour l'atelier, vers la fin c'était assez précipité et je n'ai pas pu photographier les interprétations de Totor en forme de rectangle très intéressantes également ...

Et non, il n'y a pas que des menhirs en Bretagne et oui, il y a aussi de très beaux menhirs, et très différents dans d'autres régions de France !

Mais pour plus de précisons, regardez donc mon post sur le dolmen de Changé et vous pouvez aussi regarder l'atelier megalithe que je suis en train de créer en vue de futures interventions dans les écoles !
Spider man ?


Et brusquement,  je me dis que si les enfants, viennent sur mon blog, ils vont être tristes parce que leur modelage, leur poterie ne s'y trouve pas  :((

Je ne peux pas présenter toutes les productions des enfants
Alors au passage je m'en excuse auprès d'eux s'ils me lisent ici ....

Merci aux enfants pour leur enthousiasme, aux maitresses et maîtres, aux mamans et aux papas pour leur aide !

C'était une jolie journée, et ... on a évité la pluie  :)

dimanche 17 octobre 2010

La maison néolithique


En parcourant ma photothèque,  j'ai trouvé cette photo de la maison néolithique d'Auneau

La maison néolithique d'Auneau
J'ai fait beaucoup de photos de la maison, mais peu sont vraiment belles : cela m'a donné envie de partager avec vous celles que je préfère. Certaines sont de moi, les autres de mon mari !!

Ce n'est jamais évident de rendre le sentiment que l'on éprouve vis à vis d'un monument : il faut de la persévérance, trouver une bonne composition et que la lumière, le ciel veuillent bien nous donner un petit coup de main !!

Ici, vraiment, le ciel m'a donné un coup de pouce !

La maison, version plus tendre...

Dans les fleurs !
Une version plus minimaliste , bleu, jaune !!!
La même entourée de mystère ...
Sous le chaume


Bon : aujourd'hui je ne suis pas très bavarde.
Je ferai la présentation de la maison, mais c'est un sujet un peu différent : là, je voulais seulement vous montrer comme on peut donner des impressions vraiment différentes

Et puis, comme il faut bien s'amuser voici quelques gros plans qui donnent un côté abstrait et moderne aux photos

Le chaume en gros plan : surprenant, non ?



Un jeu d'ombres chinoises sur le mur de beauge

lundi 11 octobre 2010

La beauge !

La beauge, c'est ce qu'on appelle le torchis dans d'autres régions : il y a souvent un terme local, mais il s'agit bien de la même chose : cette technique millénaire qui consiste à dresser des murs sur un support de bois avec un mélange de boue, de paille et d'eau.

Laissez sécher, et ça peut tenir des centaines d'années :
d'ailleurs c'est comme cela qu'est faite ma maison !
La Maison néolithique est bâtie comme cela, on le voit bien à la couleur et à la texture des murs.


La Maison depuis le Marais
La beauge de plus près
Alors, ce qui est sympa, c'est que nous avons un atelier beauge.
Attention : il faut qu'il fasse beau !


On va chercher la matière première
On mélange la paille, l'eau, la terre  avec ... des omoplates de boeuf !!
Et voilà ! Notre mur monte !!
Voilà le travail vu de l'intérieur
Hé bien, c'est presque tout dit !
Les enfants qui viennent "de la ville" ont un peu peur du côté "boueux" de l'activité, mais franchement, la plupart s'y mettent de bon coeur !!

De mon côté, je dois dire que ma maison est faite en beauge, ce qui n'est pas si extraordinaire que cela, car jusqu'à la fin du XIXème, on construisait toujours en beauge ..

dimanche 10 octobre 2010

Allumer le feu !!!

Il existe deux manières d'allumer le feu à la préhistoire :

- par percussion
- par frottement

Mais avant de se lancer sur les traces de nos ancêtres, posons-nous quelques questions ...

La rencontre de l'homme et du feu ...

Quand l'homme a-t-il rencontré le feu pour la première fois ?

Quelques rares endroits en France peuvent être des sources permanentes de feu : on peut citer des poches de gaz en Auvergne qui restent enflammées, mais chez nous, les volcans ....

Alors, citons les incendies de broussaille, tout simplement, laissons là la guerre du feu et son improbable feu déclenché par la foudre ...

La vraie question est celle-ci : pourquoi l'homme, à l'inverse des autres êtres vivants a cessé de s'enfuir, pourquoi a-t-il dérobé l'étincelle divine pour s'en faire une redoutable alliée à jamais ?
Est-ce que ce n'est pas l'action fondamentale de l'homme qui l'a à tout jamais séparé de ses frères, les animaux ?

Au départ, conserver le feu, c'était déjà difficile, mais on a réalisé l'acte magique :
l'allumage du feu !

L'Amadouvier : son rôle est essentiel dans l'allumage du feu
Magique et profond, c'est sûr : il n'y a qu'à voir les enfants.. ou les adultes !! réussir à allumer le feu pour bien comprendre la puissance, la profondeur de cet acte. Un acte de sorcier...
D'ailleurs le maitre du feu, au village, était le forgeron, et c'était l'un des personnages les plus impressionnants, par son savoir faire, sa production (entre autre... des armes !) et son incontestable maitrise du feu !

L'allumage du feu par percussion

On peut supposer que l'idée d'allumer du feu par percussion a  été liée à la taille des silex.
En effet, la percussion de deux silex produit bien des étincelles. Mais ce n'est pas suffisant : l'étincelle reste entre les deux bloc et s'éteint immédiatement.
Il a fallu trouver trouver de la marcassite, un minerai riche en fer, pour que cette étincelle puisse embraser notre combustible de démarrage !
En fait ce sont de minuscules particules de fer enflammé qui tombent dans le combustible et qui démarrent le feu.
Mais quel combustible est suffisamment inflammable pour que quelques minuscules grains de fer portés au rouge viennent faire une braise ?

La réponse est principalement l'amadouvier, cet étrange champignon d'arbre que j'appelais autrefois "langue de boeuf". Il peut servir de combustible de plusieurs manières : la manière utilisée au Jardin est de le faire d'abord carboniser. Alors pourquoi le charbon de bois ne fonctionnerait-il pas ?
Hé bien, la structure des deux charbons est très différente, celui de l'amadouvier est beaucoup plus légère, fine et aérée.
Les particules en fusion tombent dans le chardon d'amadouvier en formant une minuscule braise, et c'est alors que la pratique du "maitre de feu" fait la différence !!
Il faut attiser la braise avec délicatesse, sur un souffle continu, sans qu'elle s'envole et jusqu'à ce qu'elle aie une taille suffisante, puis (différentes techniques peuvent être employées) mise dans un bouchon de paille (un "nid") à travers lequel on souffle toujours aussi régulièrement, mais un peu plus fort.

Dès qu'un filet de fumée s'établit, n'attendez pas !
Une fois pris, un feu est un feu, et dans de la paille, il va très vite arriver aux flammes.
Comme nous ne faisons pas de barbecue, nous avons un "pot à feu" pour poser le bouchon de paille et sa flamme !

Déjà, faire des étincelles, c'est une explosion de joie !

Un beau mouvement du bras droit, récompensé par une gerbe d'étincelles !


Pourtant, quoi de plus facile que d'allumer du feu à l'aide d'un briquet ?

Notre société démystifie les actes essentiels de notre vie, en retire l'aspect sacré et profond :
On peut se rendre compte ici comme on en a besoin, pour l'éducation des enfants et pour notre équilibre psychologique personnel !





Le Pot à Feu !!!!


 Les garçons s'investissent avec plus d'énergie dans l'allumage du feu.

Souvent les filles se lassent et préfèrent essayer d'autres choses.
L'arc à feu, par exemple a beaucoup de succès auprès des filles

Et nos garçons et filles triomphants font brûler leur feu dans le pot dédié.




L'Allumage du feu par arc à feu

En ce qui concerne l'arc à feu, c'est une manière à la fois plus technique et plus sure lorsqu'on la maitrise bien. Elle est certainement apparue après la technique d'allumage à percussion, mais les deux ont cohabité pendant des milliers d'années.

N'oublions pas que l'on ne trouve pas de la marcassite partout, alors que le bois est quasi universel.

On a d'un côté une planchette de bois tendre, le plus connu étant du bois de lierre bien sec, de l'autre un tourillon de bois dur. Une encoche permet de démarrer le frottement en calant le tourillon, et, très important, cette encoche doit comporter une fente sur l'extérieur qui permettra à la braise en cours de formation de tomber sur le combustible de démarrage.

Le tourillon est souvent calé avec un os (la graisse peut bien aider à tourner ...) comportant une petite encoche pour caler le bout supérieur du tourillon. L'autre extrémité sera mise en frottement avec la planchette de lierre.

Et voilà les premiers essais ! Ce n'est pas franchement évident au départ : le tourillon doit être calé, mais sans en entraver la rotation, il doit rester bien droit, la planchette calée avec le pied, le mouvement de l'arc régulier, ni trop lent, ni trop rapide ...

Ne pas oublier de mettre un petit morceau de cuir sous la planche pour récupérer la braise avec un peu de combustible de démarrage (amadou ou massette)

Au bout d'un moment, le bâton crisse, devient plus difficile à faire tourner : c'est bon signe, et une petite odeur de fumée se dégage. Il faut persévérer : la fumée augmente.
C'est alors que "tout se joue", il faut faire tomber délicatement la petite braise dans le combustible, attiser, puis la mettre dans le bouchon de paille préparé : à nouveau, mettre notre paille dans le pot à feu avant de se bruler les doigts !!!

D'autres que moi ont fait des sites beaucoup plus documentés et approfondis sur le sujet  : 
Préhistoire expérimentale, le feu - Jacques Collina-Girard

La Sépulture archaïque

Ce n'est pas son nom vraiment, mais elle n'en a pas, alors je lui en donne un pour la reconnaître.

Elle fait partie des plus anciennes sépultures d'Auneau (- 7500 ans avant JC  =  - 9500 ans à partir de maintenant ). Elle a été découverte en 1986. Nous en avons un moulage que je présente lors de la visite de la Maison. Pourquoi un moulage et pas l'original ? Hé bien, c'est trop difficile de garder une sépulture telle quelle : en fait, c'est un trou, de la terre, des cailloux, de grosses pierres (souvent) et... des os ...

Même une pelleteuse ne pourrait pas emporter la sépulture intacte. La solution classique est d'une part les photos, d'autre part un moulage.

La sépulture archaïque
C'est un homme âgé de 50 ans, grand, peut être 1, 80 m, entouré de pierres et dans une curieuse position.
Ses jambes sont repliées contre lui, le bassin un peu tourné, le buste lui complètement tourné vers nous et la tête tordue contre une pierre. Sa colonne vertébrale est brisée en deux endroits visibles vers l'abdomen et au niveau des vertèbres cervicales.

Je me posais beaucoup de questions sur cette sépulture : cet homme avait-il été jeté dans sa fosse, sacrifié, pourquoi cette posture tordue, tragique ?
Un poinçon en os était déposé entre les mains et les genoux, et on a trouvé des traces de nacre autour du cou indiquant la présence d'une parure de coquillage(s).
Ce coquillage pourrait être une coquille d'Unio : c'est un coquillage d'eau douce, la moule de rivière, qui pouvait vivre dans l'Aunay à cette époque.

Une fois de plus, j'ai  profité de mes visiteurs : j'ai toujours beaucoup de choses à dire lors d'une visite, mais beaucoup à écouter aussi et j'ai beaucoup appris de vous, visiteurs d'un jour !!

Un visiteur, médecin (légiste, si j'ai bien compris)  à qui je faisais part de mes interrogations m'a donné son point de vue, après être resté un long moment devant la sépulture, que je mets par écrit tout de suite, de peur de l'oublier ...

Tout d'abord les contorsions du corps ne peuvent avoir été faites après la mort (post mortem). Il s'agit d'un poly-traumatisme, c'est à dire que cet homme a subi de multiples fractures, d'une part sur les jambes, mais surtout au niveau de la colonne vertébrale, à un endroit classique, entre le bassin et l'abdomen. J'en déduit que c'est cette rupture qui a du entrainer sa mort, mais.. qu'il ne devait pas être beau à voir ...
C'est à peu près l'état dans lequel on trouve un motard victime d'un grave accident et cela pourrait évoquer un piétinement par un ou plusieurs gros animaux.
Pour avoir cette position de type foetale, il a du être ensuite soit mis dans un sac, soit entouré de bandes de tissu, puis placé dans sa sépulture, entouré de quelques grosses pierres.

C'est comme si je voyais ce grand gaillard bien charpenté, grand chasseur âgé et respecté, plein d'expérience et au passé rempli d'actes de bravoure dans sa dernière aventure, à la chasse à l'auroch (il y en avait  dans la vallée que les hommes chassaient) par exemple...

Cette fois, ce sont les aurochs qui ont eu raison de lui !

L'auroch du Jardin de la préhistoire




Voilà, ce n'est guère qu'un scénario, mais il m'a rendu cette sépulture plus proche, plus vivante.



Sources : Revue Archéologique du Centre France - Année 1987 - Volume 26  pp : 83 - 84
Auteurs : J.P Dubois, Christian Verju, Henri Duday, Alain Villes
Site : Persee.fr

vendredi 8 octobre 2010

Les chevaux chinois !

Là, vous allez sourire ...
En consultant les statistiques du blog de Thodule, je me suis rendue compte qu'une demie douzaine de recherches avaient été lancées sur la question :

Pourquoi appelle-t-on certains chevaux de Lascaux les chevaux chinois ?

Un des "Chevaux chinois" de Lascaux

Cheval en calligraphie

Tout d'abord, les voici :  le cheval de Lascaux et un cheval typique de l'art calligraphique chinois.

L'art calligraphique donne un rendu très particulier du dessin, parce qu'il est réalisé dans une technique très proche de l'aquarelle, qui nécessite à la fois une grande précision et une grande rapidité car l'encre de chine, ou l'aquarelle sèche très vite et il n'y a pas de reprise possible.

C'est un art suggéré, qui va à l'essentiel, le contraire de l'art de la gravure.
Ces deux écoles sont quasiment à l'opposé comme philosophie et comme technique

Personnellement je ne sens plus proche de l'aquarelle que de la gravure comme mode d'expression.

Lorsqu'on regarde le cheval chinois de Lascaux, on a cette impression d'une rapidité d'exécution, d'un cheval suggéré et non détaillé, y compris une sensation de mouvement qui appartient aussi à l'art calligraphique, à l'aquarelle.

Maintenant, je viens de photographier pour vous ce cheval, plutôt ce joli poney :

Un joli petit cheval dans le pré
Vous ne trouvez pas qu'il ressemble beaucoup à notre cheval chinois ?

Hé bien, pour moi, c'est cela, la réponse : les chevaux de Lascaux ne sont pas chinois, et leurs descendants leur ressemblent terriblement, c'est la manière de traiter le dessin, les couleurs employées, le mode de simplification du dessin qui les ont fait surnommer les "chevaux chinois"

Grand merci à ce gentil gros poney qui ne voulait absolument plus rester à distance pour que je le photographie !! :))

Merci beaucoup
Sur le même thème dans le Blog de Thodule : Les chevaux et la préhistoire

mercredi 6 octobre 2010

Atelier modelage

Voici quelques photos de notre atelier modelage : après avoir passé la matinée à faire une visite botanique dans le Marais, lancer les sagaies au propulseur, tirer à l'arc et faire du feu à l'aide de marcassite et de silex, nous faisons l'après-midi un atelier au choix entre art pariétal, parure, couteau à moissonner, lampe à graisse ...

Donc, je vous présente notre atelier modelage.
Bien sur il est orienté vers la poterie néolithique : on commence par chercher comment l'homme a bien pu inventer la poterie, l'utilisation de la terre à l'époque néolithique et quels grands changements cela a amené dans son mode de vie.

Pourquoi, par exemple les poteries néolithiques ont un fond rond et non plat comme elles sont maintenant !
Je pratique deux méthodes pour faire les petits pots : la technique de la motte creusée et celle du colombin. En fait j'ai de meilleurs résultats avec la motte creusée.

Ensuite on décore avec des coquillages ou des petits bâtons

Petites poteries à fond rond
Je leur explique aussi comment on transforme de la terre à l'état brut en terre à travailler.



La production avec les noms des enfants dessous ...













Ici, on a des petits pots prêts à partir !
Le résultat dépend de l'âge des enfants et aussi de leur motivation.


J'ai été très surprise la première fois que j'ai eu des petits :
ils m'ont fait de très jolis objets, pas forcement des pots, car en fait c'est difficile, un pot quand on est petit, mais par exemple des plaques gravées, des bonshommes, des dessins ...

Des bonshommes ... :)

L'atelier avec des petits
Un joli bonhomme
Et puis un jour j'ai osé, j'ai essayé de leur faire faire des "Vénus"

La première Vénus de l'atelier !!
Tout un atelier de Vénus !!
D'une certaine manière j'étais contente car les enfants m'avaient bien suivie, ils avaient presque tous fait des Vénus (à part quelques coeurs, mais il faut dire que c'était la fête des mères !!) et ils ont fait preuve de beaucoup d'imagination. Par contre j'aurais voulu y passer plus de temps : on n'a pas eu beaucoup plus d'une heure et c'était un peu juste, je n'ai pas pu les aider à faire des finitions, ébarber, mettre de l'eau pour adoucir... Étonnamment, certaines sont très proches de mon original

Enfin, je dois dire que j'ai une idée en tête : je viens de faire des petits modèles simples d'animaux en modelage en pensant au départ aux petits, mais je crois que je vais les proposer à tout le monde, et je vais essayer de les faire travailler sur ce thème.
Mais d'abord, il faut les cuire ...


Mes dernières productions pour l'atelier

Voici les premières poteries, enfin cuites que je vais pouvoir utiliser pour les ateliers

La petite Vénus de gauche , ou celle de droite, sont très proches de celles trouvées "chez nous", je vais leur proposer : peut être vont-il avoir envie d'en faire ?
Elles étaient plates, plutôt comme celle de gauche, mais j'en ai fait une plus costaud, avec la terre granuleuse "de chez nous" car j'ai peur que l'autre se fasse casser tout de suite :(
J'ai plus ou moins inventé l'homme en m'inspirant d'une statuette du musée du Louvre.
A l'époque néolithique ou paléolithique on trouve beaucoup de femmes, mais peu d'hommes (en tous cas chez nous) mais à un point de vue pédagogique je voulais qu'ils aient le choix entre hommes ou femmes. Nous sommes dans des ateliers où l'expression et la créativités sont fondamentales, on cherche à comprendre, pas à copier vraiment.

Vénus en relief
Ce modelage n'est pas exactement le premier modèle que j'ai montré : c'est une copie que j'en ai faite, mais je n'ai pas de photos de la première, qui avait été faite par un membre de l'association.
Je me suis tout de suite rendue compte qu'ils ne pouvaient pas modeler en trois dimensions (c'est très difficile, en fait ...) et qu'il fallait interpréter pour faire du relief simple sur plaque

Il ne faut pas oublier que nous n'avons généralement qu'une heure, ce n'est qu'une petite introduction à la poterie et au modelage ...

Mon "menhir sculpté" va surement en inspirer plus d'un !!