mardi 9 juin 2020

Mon ami le blaireau : deuxième partie


Le portrait de mon ami le blaireau en grand ...


Alors, j’ai décidé : celui qui me va, que j’aime, c’est mon « Disco-flashy ».
Je vais en faire un tableau. Enfin... une acrylique sur bois, plutôt !!


Quand je pense au blaireau trouvé sur le bord de la route, j’ai comme envie de crier « Pourquoi ? » et ce « Pourquoi ? » trouve un écho dans la violence du contraste entre lui, le blaireau noir et blanc, discret, qui ne demande qu’à être oublié et cette débauche, cette violence de couleurs dans laquelle il se trouve malgré lui. Mais il tient bon, il nous regarde, il nous demande.. Où c’est, sa place dans notre monde ?

Je travaille sur un peu tout comme panneaux ou planches dans notre atelier... Mais là, je vais devoir le faire couper sur mesure. Quand j’ai le choix, je prends la qualité « médium » : la surface est déjà lisse, je n’ai qu’à passer de l’apprêt, poncer....

Il faut que je trouve un équivalent à la matière "brossée" de mon blaireau.. 

Essais à la brosse sèche avec deux matières : de l'acrylique noire et de l'encre de chine
Ici : à droite, l'acrylique, à gauche, l'encre de Chine
Je ne sais pas si c'est perceptible sur ces photos, mais l'encre de Chine, avec les mêmes pinceaux et brosses donne un grain beaucoup plus fin. Il y a une délicatesse et une douceur avec l'encre. De plus, la gestuelle avec l'acrylique reste "lourdingue". Je pensais que c'était "psychologique" mais, non, quand je suis passée à l'encre de Chine, c'est comme si tout avait été plus vite, le geste coulait... Il y avait comme une douceur...





Ca a été compliqué déjà de mettre en grand une image photoshop que je ne peux imprimer que sur du 21 X 29,7 !!! J’ai renoncé à reproduire simplement l’image de départ : j’ai réinventé un fond à bases de feuilles qui fasse simplement le rendu d‘un univers coloré.



J’ai commencé à installer le fond avec des feuilles de toutes les couleurs, l’ombre bleue...



La fourrure du blaireau m’a finalement demandé encre de Chine et acrylique : le coté poivre et sel en jouant sur le fond blanc ne suffisait pas...

Voilà mon blaireau prêt à affronter les questions... 
Je vais l’amener si on fait une expo sur la nature et les animaux sauvages !

Le plus efficace pour l’aider, le protéger, à mon sens, c’est de le faire connaître, de le faire aimer. Si un enfant le voit, il dira par exemple, « dis, papa, maman, c’est quoi cet animal, il est vraiment beau !  C’est quoi son nom ? » 

Pourquoi on le voit jamais dans les bandes dessinées ?
Pourquoi on n’en parle pas ? 
Pourquoi traiter quelqu’un de blaireau c’est pas gentil ?
Pourquoi on le traque, pourquoi on le chasse ?


lundi 1 juin 2020

Mon ami le blaireau : déclinaison d'un dessin...


Ca commence par une petite route de campagne très habitée : on y voit des chouettes, des lièvres, des chevreuils, les petites bêtes des bois... Je l’emprunte toujours avec un soupçon de culpabilité : celui de déranger tout ce joli petit monde, la peur de heurter le faisan qui traverse la route... Alors je roule tout doucement comme un invité qui essaie de se montrer sous son meilleur jour... Et souvent je fais des rencontres !

Mais là j’ai senti au fond du coeur qu’il y avait quelque chose de moche, que je n’allais vraiment pas aimer. Oui, qu’était donc cette forme inerte sur le bas-côté de la route ? une grosse tâche grise, poilue, touffue, des bandes éclatantes, noires et blanches, une petite tête plutôt pointue : un blaireau ? 

Je n’avais jamais vu de blaireau ; cerfs, biches, faons, sangliers, lièvres, lapins de garenne, hérissons, oui... Mais les blaireaux sont discrets, sortent de nuit, mènent une vie à l’écart au fond de leurs tanières et je n’en avais jamais vu.
C’est évident, il avait été débusqué, tué, et son chasseur victorieux avait déposé  sa dépouille le long de la petite route comme un trophée.

OU... un conducteur fou qui roulait la nuit sur une route où l’on ne se croise pas, à peine plus qu’un chemin goudronnée qui a heurté de plein fouet l’animal...

Peu de temps après j’ai signé une pétition contre la chasse aux blaireaux considérés (en France) comme nuisibles. Comme son pote, le renard...
Mais tout cela restait dans ma tête : comme une tristesse, un remord.

Alors je me suis dit : je vais faire son portrait. Ce sera « Mon ami le blaireau » en hommage à celui que j’ai trouvé le long de ma route, jeté de mon petit paradis.

J’ai dessiné mon premier :



Mais bon, je n’étais pas satisfaite, pas « top top » mon blaireau, il vaut mieux que cela, mon ami blaireau, je lui doit mieux !


Au travail !!

Un blaireau ce n’est pas facile à dessiner... J’ai noirci quelques feuilles avec des blaireaux qui ressemblaient à des renards, d’autres à des bisounours, voire.. à des rats bicolores...


Mais bon, le dernier a bien l’air de nous regarder, il n’est pas agressif, solide sur ses pattes... Alors je ne sais trop ce qui m’a pris, j’ai décidé de le passer à ma moulinette préférée, pilier de ma vocation d’infographiste : Photoshop :)


Et ça a donné de « drôles de trucs », ça c’est mis à exprimer des choses inattendues, voyez par vous-même :


Mon blaireau essaie de s'adapter à un environnement disco-flash
Quand même il est plus heureux dans les bois ...
Avec des couleurs plus chaudes... 
Mon ami blaireau, la nuit...
Dans sa tanière !
Il vient d'être repéré dans l'obscurité grâce à des "lunettes infra-rouge"

Plein de versions différentes c'est vraiment sympa : j'ai envie de faire un panneau avec  les différents blaireaux  ...
Ensuite, pourquoi pas faire un "vrai" tableau sur bois en acrylique avec mon blaireau préféré ?  Ça doit pas courir les rues, les portraits de Blaireau ...


Voilà les versions mises les unes à côté des autres...



Je ne sais laquelle préférer : c'est bien d'avoir une déclinaison et non "le" résultat final. En fait, il n'y a pas de "meilleure" version : l'important est de savoir ce qu'on veut en faire, et ensuite finaliser une ou plusieurs versions  qui peuvent être radicalement différentes selon leur signification et leur but !

A dire vrai je vous ai épargné les versions d'essai beaucoup plus délirantes ou déjantées ou simplement moins réussies...

Si je veux être militante contre la chasse aux blaireau, je vais faire un panneau géant, si je l'aime et je voudrais l'avoir près de moi, je ferai un tableau sur bois intimiste... ou pas, car si mon intérieur est "flashy" je choisirai celui qui me va pour m'affirmer ! Je laisse mûrir mon choix qui finira par s'imposer de lui-même : je verrai un mur dans la maison et je me dirai que j'aimerais qu'il soit là et "grand comme cà !"

Ou... Si je vais à une manif pour la protection des blaireaux...