lundi 1 juin 2020

Mon ami le blaireau : déclinaison d'un dessin...


Ca commence par une petite route de campagne très habitée : on y voit des chouettes, des lièvres, des chevreuils, les petites bêtes des bois... Je l’emprunte toujours avec un soupçon de culpabilité : celui de déranger tout ce joli petit monde, la peur de heurter le faisan qui traverse la route... Alors je roule tout doucement comme un invité qui essaie de se montrer sous son meilleur jour... Et souvent je fais des rencontres !

Mais là j’ai senti au fond du coeur qu’il y avait quelque chose de moche, que je n’allais vraiment pas aimer. Oui, qu’était donc cette forme inerte sur le bas-côté de la route ? une grosse tâche grise, poilue, touffue, des bandes éclatantes, noires et blanches, une petite tête plutôt pointue : un blaireau ? 

Je n’avais jamais vu de blaireau ; cerfs, biches, faons, sangliers, lièvres, lapins de garenne, hérissons, oui... Mais les blaireaux sont discrets, sortent de nuit, mènent une vie à l’écart au fond de leurs tanières et je n’en avais jamais vu.
C’est évident, il avait été débusqué, tué, et son chasseur victorieux avait déposé  sa dépouille le long de la petite route comme un trophée.

OU... un conducteur fou qui roulait la nuit sur une route où l’on ne se croise pas, à peine plus qu’un chemin goudronnée qui a heurté de plein fouet l’animal...

Peu de temps après j’ai signé une pétition contre la chasse aux blaireaux considérés (en France) comme nuisibles. Comme son pote, le renard...
Mais tout cela restait dans ma tête : comme une tristesse, un remord.

Alors je me suis dit : je vais faire son portrait. Ce sera « Mon ami le blaireau » en hommage à celui que j’ai trouvé le long de ma route, jeté de mon petit paradis.

J’ai dessiné mon premier :



Mais bon, je n’étais pas satisfaite, pas « top top » mon blaireau, il vaut mieux que cela, mon ami blaireau, je lui doit mieux !


Au travail !!

Un blaireau ce n’est pas facile à dessiner... J’ai noirci quelques feuilles avec des blaireaux qui ressemblaient à des renards, d’autres à des bisounours, voire.. à des rats bicolores...


Mais bon, le dernier a bien l’air de nous regarder, il n’est pas agressif, solide sur ses pattes... Alors je ne sais trop ce qui m’a pris, j’ai décidé de le passer à ma moulinette préférée, pilier de ma vocation d’infographiste : Photoshop :)


Et ça a donné de « drôles de trucs », ça c’est mis à exprimer des choses inattendues, voyez par vous-même :


Mon blaireau essaie de s'adapter à un environnement disco-flash
Quand même il est plus heureux dans les bois ...
Avec des couleurs plus chaudes... 
Mon ami blaireau, la nuit...
Dans sa tanière !
Il vient d'être repéré dans l'obscurité grâce à des "lunettes infra-rouge"

Plein de versions différentes c'est vraiment sympa : j'ai envie de faire un panneau avec  les différents blaireaux  ...
Ensuite, pourquoi pas faire un "vrai" tableau sur bois en acrylique avec mon blaireau préféré ?  Ça doit pas courir les rues, les portraits de Blaireau ...


Voilà les versions mises les unes à côté des autres...



Je ne sais laquelle préférer : c'est bien d'avoir une déclinaison et non "le" résultat final. En fait, il n'y a pas de "meilleure" version : l'important est de savoir ce qu'on veut en faire, et ensuite finaliser une ou plusieurs versions  qui peuvent être radicalement différentes selon leur signification et leur but !

A dire vrai je vous ai épargné les versions d'essai beaucoup plus délirantes ou déjantées ou simplement moins réussies...

Si je veux être militante contre la chasse aux blaireau, je vais faire un panneau géant, si je l'aime et je voudrais l'avoir près de moi, je ferai un tableau sur bois intimiste... ou pas, car si mon intérieur est "flashy" je choisirai celui qui me va pour m'affirmer ! Je laisse mûrir mon choix qui finira par s'imposer de lui-même : je verrai un mur dans la maison et je me dirai que j'aimerais qu'il soit là et "grand comme cà !"

Ou... Si je vais à une manif pour la protection des blaireaux...


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